Introduction

La musique a transformé la rue Yonge, l’artère nord-sud de Toronto. Autrefois un quartier commerçant tranquille comportant quelques hôtels et restaurants, elle est devenue une scène musicale animée dans les années 1950.

Que ce soit à la Town Tavern, au Zanzibar ou au Club Bluenote, un Torontois amateur de musique pouvait trouver du jazz, du soul, du country western et du rock and roll sur Yonge Street Strip.

Comptant de nombreux restaurants, des boîtes de nuit et des tavernes présentant de la musique sur place en soirée, la rue Yonge était aussi une expérience d’achat tout-en-un pour le collectionneur de disques. Une visite chez Sam the Record Man ou A&A permettait d’obtenir le dernier album de Joni Mitchell ou de Glenn Gould.  

À partir de la fin des années 1970, les intérêts changeants pour les concerts et la hausse de la suburbanisation dans la ville ont lentement vu la fin de la rue Yonge comme le cœur de la musique à Toronto. Sur la rue Yonge d’aujourd’hui, peu d’indices subsistent par rapport à la scène musicale rock qui existait à cet endroit quelques dizaines d’années plus tôt.

Allons nous promener sur le Yonge Street Strip appartenant au passé de Toronto – explorons les lieux et les commerces qu’on pouvait y rencontrer.

Une photo en noir et blanc montrant une scène de rue des années 1950. De nombreuses voitures passent sur l’artère principale pendant que, sur les deux côtés de la rue, de grandes enseignes annoncent des magasins, des bars et des théâtres.

Une vue de Yonge Street Strip orientée vers le nord depuis la rue Dundas en 1950, à ses débuts en tant que cœur de la musique de la ville. Sur la droite, on peut voir les salles de concert emblématiques du Coq d’Or et de l’Edison Hotel.

Archives de la ville de Toronto, série S74, fonds 13, article 49320

Town Tavern

La Town Tavern

Un des premiers lieux à offrir régulièrement de la musique sur place à Toronto était la Town Tavern. Elle a ouvert en 1949 juste à l’est de l’angle des rues Yonge et Queen et son propriétaire, Sam Berger, offrait une expérience de restaurant-théâtre : de la nourriture et du divertissement sur place tous les jours de la semaine.

En 1955, le pianiste Oscar Peterson a suggéré à Berger de transformer la taverne en salle de jazz. Berger l’a écouté.  

Rapidement, ce lieu était plein à craquer : il mettait de grands noms du jazz à l’échelle locale et internationale, y compris le bassiste légendaire torontois Archie Alleyne et Peterson lui-même.

Une image extérieure en noir et blanc d’un bâtiment de plusieurs étages. Sur une marquise, à l’extérieur, on peut lire « Town Tavern ». Des hommes et des femmes marchent sur le trottoir devant l’établissement.

Située juste au niveau de la rue Yonge, la Town Tavern offrait de la musique variée, du blues au style hawaïen, avant de devenir un lieu dédié au jazz en 1955.

Avec l’aimable autorisation des bibliothèques de l’Université de York, de Clara Thomas Archives & Special Collections, du fonds du Toronto Telegram

Colonial Tavern

La Colonial Tavern

L’ancien lieu du Scholes’ Hotel, la Colonial Tavern, a ouvert en 1947. La Colonial Taverm, l’un des premiers bars à cocktails à Toronto, s’est aussitôt fait une réputation pour ses excellents concerts de musique et de jazz de grands orchestres de jazz.

Une photo en noir et blanc de l’extérieur d’un bâtiment de deux étages. Des parasols et des tables sont dressés à l’extérieur et des piétons passent devant l’établissement. Sur le bâtiment se trouve une enseigne indiquant « Colonial Tavern » et, en dessous, on remarque une marquise annonçant les artistes à venir, comme Art Blakey et Jazz Messengers.

Une vue extérieure de la Colonial Tavern en 1973 alors que la rue Yonge était brièvement une rue piétonne

Archives de la ville de Toronto, fonds 1118, série 377, article 782

Colonial Texte

Dans les années 1930 et 1940, à l'époque de l'ouverture de la Colonial Tavern, les musiciens qui travaillaient dans la ville devaient être membres de la Toronto Musicians 'Association pour pouvoir jouer dans des salles locales. Les musiciens noirs ont été en grande partie empêchés de se joindre à l'association: des frais d'adhésion élevés ou des tests de musicalité injustes excluaient les artistes noirs de l'organisation, leur refusant la chance de jouer dans des salles de Toronto très en vue.

À l’époque, les musiciens actifs dans la ville devaient être membres de la Toronto Musicians’ Association pour pouvoir jouer dans des établissements locaux. En 1944, Cy McLean est devenu le premier membre noir de la Toronto Musicians’ Association, ce qui a renversé la barrière de la couleur sur la rue Yonge et ouvert la voie pour d’autres musiciens noirs, comme Archie Alleyne, pour qu’ils gagnent leur vie comme musiciens actifs sur la rue Yonge.  

Grâce à son statut de membre en bonne et due forme, McLean et son groupe, les Rhythm Rompers, ont joué dans de nombreux établissements de Toronto. Faisant leurs débuts à la Colonial Tavern en 1947, McLean et son groupe sont devenus des habitués de l’endroit, jouant tous les soirs dans la salle à manger principale pendant des années.

Musique grand public et avant-gardiste

Musique grand public et avant-gardiste

 Une photo en noir et blanc montrant l’intérieur d’une salle de concert bondée. Sur scène, un groupe de musiciens joue, y compris un trompettiste, un bassiste et un batteur. Le public, assis en dessous d’eux et sur un deuxième niveau plus élevé, le regarde.

Le trompettiste de jazz Buck Clayton joue en 1966 devant une salle comble à l’étage principal de la Colonial Tavern. Tout au long des années 1960, l’établissement était connu pour ses préférences jazz et blues. Pete Geddes, photographe, pour les bibliothèques de l’Université de York, de Clara Thomas Archives & Special Collections, du fonds du Toronto Telegram, ASC01214.

Une affiche en noir et blanc annonçant le groupe Teenage Head à la Colonial Tavern les 10 et 11 avril. La majorité de l’image est occupée par une illustration d’un homme regardant l’objectif avec une expression intense, l’air impénétrable.

Au cours des années 1970, les temps étaient durs pour les établissements de musique sur la rue Yonge et la Colonial Tavern s’est tournée vers de nouveaux genres musicaux pour essayer d’attirer un public plus jeune. La direction a ouvert le Colonial Underground au sous-sol du bâtiment. Il est rapidement devenu un endroit de choix pour les concerts de groupes punk et new-wave, comme Teenage Head et les Viletones. Avec l’aimable autorisation du Flyer Vault.

Silver Rail
Une publicité de journal en noir et blanc annonçant l’ouverture du Silver Rail le mercredi 2 avril. La description fait la promotion de la préparation de repas par un chef cuisinier remarquable grâce au tout dernier équipement de cuisine.

Une des premières publicités pour la taverne Silver Rail, un des tout premiers bars à pouvoir légalement servir des cocktails à Toronto. Les premiers menus du Silver Rail comprenaient des boissons telles que des long tails, des flips, et même une variété de laits de poule.

The Toronto Telegram, avril 1947

Le Silver Rail

La musique et l’alcool ont une histoire commune à Toronto. En raison des restrictions sévères en matière d’alcool à « Toronto the Good » (Toronto la bonne), peu d’établissements pouvaient offrir à la fois de la musique sur place et un cocktail fort. Tout cela a changé à la fin des années 1940 : la disponibilité des permis d’alcool s’est traduite par une nouvelle source de revenus pour de nombreux endroits à Toronto. 

Ne dépendant plus de la vente de billets de concert, les établissements pouvaient compter sur les ventes au bar comme source de revenus. À leur tour, cela signifiait qu’ils pouvaient offrir des concerts à faible coût, voire gratuits.

Aucun établissement de Toronto ne représente plus ce lien commun que le Silver Rail. Parmi les premiers à recevoir une licence de la province en avril 1947 pour servir des boissons mixtes, le Silver Rail offre aux Torontois la chance de déguster un cocktail dans son célèbre bar argenté tout en écoutant les 3 Keyboards, le groupe house.

Écoute : Perdido

Écoute : Perdido

Situé à quelques pas du Massey Hall sur la rue Shuter, le Silver Rail a vu bien des membres du public ou même des artistes déguster une boisson avant ou après un concert.

Charlie Parker, une légende du jazz, a glorieusement bu cul sec un triple whisky au Silver Rail pour calmer ses nerfs avant un concert au Massey Hall en 1953. Le concert est entré dans l’histoire en mettant en vedette Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Bud Powell, Charles Mingus et Max Roach.

Écoute « Perdido », la première chanson de ce célèbre concert de 1953 enregistré au Massey Hall.

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FriarsTavern
 Une photo couleur de l’extérieur d’un bâtiment de trois étages. De grandes lettres rouges au-dessus de l’étage principal du bâtiment annoncent « Friar’s Tavern ». En dessous de la grande enseigne se trouve une marquise annonçant les groupes à venir.  Une photo couleur de l’extérieur d’un bâtiment de trois étages situé à l’angle de deux rues. Au rez-de-chaussée du bâtiment, des enseignes annoncent le « Hard Rock Cafe ». Au-dessus, aux deuxième et troisième étages, la façade est en pierre et, à l’extérieur, est accrochée une enseigne où l’on peut lire « Nickelodeon ».

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Découvre comment le coin sud-est de Yonge-Dundas Square a changé du milieu des années 1960 au début des années 1980. La Friar’s Tavern, autrefois le lieu du rock and roll, a été remplacée à la fin des années 1970s par le Hard Rock Cafe. Le restaurant, qui est demeuré un lieu incontournable pendant près de 40 ans, a fini par fermer ses portes en 2017.

Avant : Archives de la ville de Toronto, série 1465, fichier 548, article 24

Après : Archives de la ville de Toronto, série 1465, fichier 308, article 3

Friar’s Tavern

Grand carrefour à Toronto, Yonge-Dundas Square était autrefois le lieu de nombreuses salles de concert. On pouvait trouver de la musique à presque tous les coins de rue : nord, sud, est et ouest.  

Du côté sud-est du carrefour se trouvait la Friar’s Tavern, un établissement de rock and roll ouvert de 1963 à 1976. Mettant à l’honneur des artistes locaux et internationaux, la taverne a été le lieu d’un des premiers concerts du groupe The Hawks. Les Hawks, ancien groupe d’accompagnement du chanteur rockabilly Ronnie Hawkins au Coq d’Or voisin, ont fait cavalier seul au début des années 1960.

Grâce à leur exposition lors d’engagements dans des établissements de la rue Yonge, comme la Friar’s Tavern, ils ont acquis une popularité internationale en tant que rockeurs du style Americana sous un nouveau nom : The Band.

Le Brown Derby

Le Brown Derby

Ouvert en 1949, le Brown Derby a occupé le coin nord-est des rues Yonge et Dundas. Attirant particulièrement des foules mélomanes, le lieu offrait un kiosque à musique tournant au centre de sa piste. Tous les membres du public étaient assurés d’avoir le meilleur siège de l’endroit.

Le Derby a commencé à proposer de la musique populaire des années 1940 avec de grands orchestres qui jouaient de la musique swing.

Dans les années 1960, le Derby est devenu un brin nostalgique : il a consacré une salle à la musique des années 1890, une mode passagère populaire dans tout Toronto à l’époque, avec des artistes jouaient jouaient sur place des mélodies de ragtime et de honky tonk. En 1974, c’en était fini du Derby. Il a été remplacé par un grand centre commercial.

Un texte d’annonce de journal en noir et blanc pour le Brown Derby, proposant de la musique jouée sur place par Joe King et les Zaniaks et Frank Russo, ainsi qu’une salle « Gay 90s », où des artistes jouent de la musique ragtime et honky tonk des années 1890.

Une publicité du 9 novembre 1962 fait la promotion des nombreuses salles de spectacle sur place au Brown Derby. Joe King et les Zaniaks se sont produits au Derby pendant plusieurs années comme groupe de comédie. Pendant ce temps, Frank Russo divertissait les clients avec son fidèle accordéon.

Avec l’aimable autorisation des archives historiques du Globe and Mail

Une photo couleur de l’extérieur d’un grand bâtiment sur un coin de rue. Un bâtiment de deux étages, dont l’étage supérieur ne comporte pas de fenêtres, mais de grandes images circulaires de vedettes célèbres de Hollywood, comme Laurel et Hardy, portant toutes des chapeaux melon bruns. Le coin du bâtiment comporte une marquise jaune avec les mots « Yonge » et « Dundas » pour indiquer les deux rues où se trouve le bâtiment. Sous la marquise, on trouve la liste des spectacles à venir.

Une vue du Brown Derby au début des années 1970. Dans ses dernières années, l’établissement, un bâtiment géant qui dominait le coin nord-est de Yonge et Dundas, a suivi une nouvelle tendance pour séduire les clients : la danse seins nus. Bon nombre d’autres emplacements de la rue Yonge de l’époque ont également commencé à offrir des spectacles burlesques et de danseuses aux seins nus dans le but de compenser leurs revenus en baisse.

Archives de la ville de Toronto, fonds 1526, fichier 4, élément 1

L’Edison Hotel

L’Edison Hotel

L’Edison Hotel se trouvait autrefois au coin des rues Yonge et Gould, juste au nord du Coq d’Or, une autre institution célèbre de la rue Yonge. La grande architecture de l'Edison a fait référence à ses origines au 19ème siècle et était autrefois connue sous le nom de l'Empress Hotel.

À la fin des années 1940, on a donné une nouvelle image à l’Edison, qui est devenu une salle de concert (même s’il y avait toujours des chambres à louer).

La musique country était la carte de visite de l’Edison – l’endroit lui est resté fidèle durant toutes les années rock and roll des années 1950 et 1960, ainsi qu’en présence de la tendance burlesque croissante sur la rue Yonge durant les années 1970. Au fil des années, l’établissement a présenté des concerts des Everly Brothers, de Bo Diddley, de Conway Twitty et de Carl Perkins.

Même si l’Edison a cessé de louer des chambres dans les années 1970, les propriétaires ont tenu la propriété jusqu’en 1991. Le lieu se trouvait à côté de restaurants et de magasins de chaussures, mais le bâtiment était en grande partie laissé à l’abandon. En 2011, un très grave incendie a détruit le bâtiment.

La musique country est humaine, elle touche tout le monde en plein cœur. Ce rock and roll, rien de plus que des boum boum boum, bam bam bam, lorsqu’il y avait du rock and roll ici, cela ne nous attirait que des problèmes... la musique country, c’est pour la famille.

 – Jimmy Clemens, propriétaire et directeur de l’Edison Hotel, 1968
 Une photographie en noir et blanc de l'extérieur d'un immeuble à plusieurs étages. Le niveau principal annonce le "Edison Hotel" dans sa vitrine.
L’Edison Hotel en 1950 au coin des rues Yonge et Gould.
Archives de la ville de Toronto, série 574, élément 18, article 49377
BoDiddley

Nous pouvions jouer au Coq d’Or et, à côté, à l’Edison, Bo Diddley ou Carl Perkins pouvaient jouer. Les portiers disaient : « Montrez-moi votre pièce d’identité » et
je répondais : « Je joue avec Ronnie Hawkins »,
et ils nous laissaient entrer.

— Robbie Robertson, le Band
Une photo couleur d’une scène de rue des années 1970. Des devantures de magasins en enfilade offrent des produits électroniques, de l’équipement de sport et de la musique. Au loin, on peut voir deux grandes enseignes de disquaires : A&A et Sam the Record Man.

Une vue orientée vers le sud sur la rue Yonge durant le milieu des années 1970. A&A Records et Sam the Record Man occupent une place notable. Ils se faisaient concurrence avec férocité. Les deux magasins étaient des destinations incontournables pour les passionnés de musique à Toronto. Ils étaient tous deux célèbres pour leurs soldes annuels, qui entraînent d’interminables queues pour avoir un bon prix sur les disques ou les cassettes.

Archives de la ville de Toronto, fonds 124, fichier 3, article 197

SamStory

Sam the Record Man

Si les salles de musique occupaient des espaces considérables sur la rue Yonge, leur devanture n’était possiblement pas aussi emblématique que celle des disquaires. Pour ceux qui voulaient rapporter à la maison une chanson du Band ou du dernier album de Glenn Gould, il n’y avait pas de meilleur endroit que Sam the Record Man ou A&A Records, situés à quelques pas l’un de l’autre sur la rue Yonge.  

Sam Sniderman a ouvert le Sniderman’s Music Hall, de Sniderman en 1937. Ce qui était, au départ, un petit espace pour vendre des disques dans l'entreprise familiale de vente et de réparation de radios est finalement devenu le centre d'intérêt du magasin. Les Snidermans ont vu les ventes de disques grimper à l'époque des big bands et des premières années du rock and roll dans les années 1940 et 1950.

En 1959, Sam et son frère, Sidney, ont agrandi l'entreprise en ouvrant un nouvel emplacement sur la rue Yonge. En 1961, ils ouvrent un grand magasin à deux portes de leur plus grand concurrent, A&A Records. Ils l'ont appelé Sam the Record Man.

À la fin des années 1960, le magasin était une institution, aidé par les gigantesques enseignes lumineuses en forme de disque que les Snidermans avaient placées à l’extérieur du magasin. La première, installée avant 1970, mesurait 7,5 mètres de largeur sur 8 mètres de hauteur. Cette enseigne lumineuse est devenue un repère d’une partie de la rue Yonge, qui était déjà en ébullition.

Bien que le magasin phare de rue Yonge ait fermé en 2007, les célèbres enseignes du disquaire ont été préservées. Après plusieurs années de stockage, les disques au néon ont été réinstallés au sommet des bâtiments de la place Yonge-Dundas en 2017.

Regarde : Sam the Record Man

Regarde : Sam the Record Man

Jette un œil à l’intérieur de Sam the Record Man durant les années 1970 et 1980, de ses célèbres soldes annuels à ses spectacles organisés dans le magasin.

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Avec l’aimable autorisation de Retrontario. Remarque : Cette vidéo de tierce partie n’est pas sous-titrée.

Voir la transcription

[On entend des synthétiseurs et de la musique électronique en arrière-plan. Il n’y a pas de dialogue.]

Une scène de rue nocturne avec des lampes au néon clignotantes concentrée sur deux magasins : A&A Records et Sam the Record Man. Un plan intérieur d’un magasin animé avec des caissiers tendant de l’argent et des disques à de nombreux clients qui attendent.

De nombreuses scènes de clients consultant des disques et des albums sur des étagères. Scènes de personnes faisant la queue à l’extérieur du magasin en attendant de rentrer.

Prise de vue de Sam Sniderman à l’intérieur du magasin qui regarde depuis une plateforme d’observation au deuxième étage. Photos de spectacles et de concerts organisés dans le magasin.

Photos de différents étuis de CD. Scènes de Sam Sniderman ouvrant et fermant le magasin au début et à la fin de chaque journée.

Steele's Tavern

Steele’s Tavern

Juste au nord de Sam the Record Man, sur la rue Yonge, se trouvait la Steele’s Tavern. La Steele’s Tavern était un restaurant de longue date ouvert dans les années 1930 sur la rue Yonge. Mais, à la suite de l’assouplissement des restrictions en matière d’alcool à Toronto à la fin des années 1940, la taverne s’est réinventée, proposant de la musique jouée sur place et des cocktails.

La taverne était répartie sur deux étages et les musiciens devaient souvent rivaliser avec la télédiffusion des parties de hockey en direct pour se faire entendre.

Elle a duré aussi longtemps que son propriétaire, Steele Basil. À sa retraite, en 1974, la taverne a fermé ses portes. L’espace de l’ancienne taverne a rapidement été absorbé par son voisin prospère qui continuait à prendre de l’expansion sur la rue Yonge : Sam the Record Man.

Une photo en noir et blanc montrant l’extérieur d’une devanture de restaurant. Au-dessus des grandes baies vitrées, on voit une pancarte qui indique Steele’s Tavern. Sur les baies vitrées, on voit des affiches publicitaires annonçant les repas en promotion : foie, bacon et oignons pour 75 cents, et une cuisse de poulet frite pour un dollar.

La Steele’s Tavern vers 1950, où elle faisait de la publicité pour des repas frais pour toute la famille ainsi qu’un bar-salon à l’étage.

Avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto, Series 372, File 58, Item 2465

Écoute : I’m Not Saying
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Écoute : I’m Not Saying

Le propriétaire de la Steele’s Tavern, Basil Steele, a embauché le jeune Gordon Lightfoot pour jouer devant ses clients au début des années 1960. La prestation de Lightfoot, écoutée par Ian and Sylvia, lui a permis de rencontrer un imprésario, Albert Grossman. Il se trouvait que le nouvel imprésario de Lightfoot travaillait avec une autre vedette prometteuse de la musique folk, Bob Dylan. 

Avec l’aide de Grossman, Lightfoot a enregistré ses premiers simples avec Warner Music. Lightfoot est retourné à la taverne quelques années plus tard, désormais célèbre. Sam Sniderman, le Record Man en personne, a organisé une fête à la taverne pour le jeune chanteur de folk, en l’honneur de la sortie de son contrat d’enregistrement.  

Écoute « I’m Not Saying », un des premiers albums simples de Gordon Lightfoot.

Zanzibar

Zanzibar

Ce restaurant avait ouvert sous le nom de Rosticceria Tavern et, dans les années 1960, on l’a vu se transformer en un établissement de musique sur place tapageur portant le nom de Zanzibar. L’établissement mettait en vedette des repas et de la musique sur place et de nombreux groupes de rock and roll y ont joué, y compris Frank Motley et Motley Crew.

Le groupe de Motley a joué à de nombreux endroits, aussi bien à Toronto qu’aux États-Unis. À la fin des années 1960, le Crew a joué souvent à la Saphire Tavern voisine, mettant en vedette la chanteuse Jackie Shane.

En savoir plus
Une photo couleur de l’extérieur d’un bâtiment avec une façade en pierre. Le bâtiment est entouré d’autres bâtiments sur une rue animée de la ville. Des enseignes à l’extérieur du bâtiment annoncent le Zanzibar et indiquent également « Dancers All Day » (danseuses toute la journée)

Le Zanzibar à la fin des années 1980s, longtemps après être passé d’établissement de musique jouée sur place à bar de danseuses aux seins nus, un modèle d’affaires populaire sur la rue Yonge pendant plusieurs dizaines d’années.

Archives de la ville de Toronto, fonds 200, série 1465, fichier 618, article 41

Bluenote FR
Une photo en noir et blanc d’un groupe jouant sur une scène surélevée. En dessous de la scène et devant celle-ci, plusieurs personnes habillées de façon informelle dansent et regardent les artistes.

Des artistes habitués, Kay Taylor et les Regents, durant le Twist Marathon du Club Bluenote, le 23 janvier 1962

Photo de Tom Graham, avec l’aimable autorisation de Nicholas Jennings.

Club Bluenote

Le Club Bluenote, une des boîtes de nuit située le plus au nord du Yonge Street Strip, a ouvert en 1958. L’établissement n’ouvrait pas avant minuit et restait ouvert jusque tard dans la nuit. Sous la direction d’Al Steiner, cet établissement, situé au deuxième étage, est devenu un lieu incontournable pour les musiciens qui voulaient se détendre après un long concert au Colonial, à la Friar’s Tavern, ou au Coq d’Or.  

Il a rapidement acquis une réputation dans le monde de la musique blues et motown au début des années 1960. De grands noms venus des États-Unis, notamment les Supremes et Stevie Wonder, passaient souvent par le Bluenote pour profiter d’un spectacle de fin de soirée.  

Le Bluenote a été l’un des premiers parmi les emplacements emblématiques de la rue Yonge à fermer ses portes en 1969.

MuralsIntro FR

Murales de la rue Yonge

Même si un grand nombre de salles de concert et de disquaires ont fermé sur le Yonge Street Strip, la ville se souvient encore de la rue comme de l’ancien cœur de la musique. En 2016, la Downtown Yonge Business Improvement Area a commandé deux murales de grande taille à l’artiste local Adrian Hayles en vue de commémorer et de célébrer certains des musiciens et des établissements importants qui ont laissé leur marque dans l’histoire de la ville.

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Une murale sur plusieurs étages peinte sur l’extérieur du bâtiment et présentant une combinaison de portraits de musiciens et d’enseignes emblématiques.

Murale d’Adrian Hayles, avec l’aimable autorisation de la Downtown Yonge BIA

Achevée en 2016, cette murale présente neuf artistes et sept lieux historiques associés à la bande de la rue Yonge. Cette image présente les portraits des musiciens Gordon Lightfoot et Oscar Peterson, deux musiciens qui ont passé de nombreuses heures dans les salles de la rue Yonge.

B.B. King et Shirley Matthews sont également présents. L'auteur-compositeur-interprète américain et légendaire guitariste de blues B.B. King a joué plusieurs sets au Club Bluenote et à la Colonial Tavern dans les années 1960 et 1970. La chanteuse canadienne Shirley Matthews était également l'une des préférées du Club Bluenote dans les années 1960, sortant son grand succès « Big Town Boy » en 1964. Elle remporta le RPM Gold Leaf Award 1964 (considéré comme le prédécesseur des JUNO Awards) pour la chanteuse de l'année .

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La murale 2018 d'Adrian Hayles présente 13 artistes et six lieux historiques associés à la scène musicale de la rue Yonge au vingtième siècle. On voit sur cette photo Cathy Young (lauréate du prix JUNO 1974 du meilleur nouvel artiste) et Carole Pope (lauréate du prix JUNO 1981 de l'artiste féminine la plus prometteuse).

Le groupe de R & B canadien classique, Jon and Lee & the Checkmates peut être vu sur la droite. Célèbre pour ses performances live dans les années 1960, le groupe a joué au Massey Hall et aux Maple Leaf Gardens à proximité. Les membres du groupe Mandala peuvent également être vus sur la peinture murale en bas. D'abord connus sous le nom de The Rogues, ils sont devenus populaires en tant que groupe house du Club Bluenote sur rue Yonge.

Une murale sur plusieurs étages peinte sur l’extérieur du bâtiment et présentant une combinaison de portraits de musiciens et d’enseignes emblématiques.

Murale d’Adrian Hayles, photo de Hanifa Mamujee