introduction

Un grand magasin n’est pas le lieu le plus évident pour une salle de concert. Pourtant, un des meilleurs endroits de Toronto est juché à son sommet.

Au septième étage du magasin phare de la chaîne Eaton, situé à l’intersection des rues College et Yonge, l’Eaton Auditorium, qui porte bien son nom, a accueilli de véritables personnalités du monde de la musique classique du milieu du siècle. Tant le public que les artistes ont adoré le lieu pour son style et son acoustique.

Eaton's College

Emplacement d’Eaton sur la rue College

L’étonnant lieu de l’Eaton Auditorium est né de la vision de lady Flora McCrea Eaton, dont le beau-père, Timothy Eaton, avait fondé l’entreprise en 1869. Le magasin Eaton a changé le mode de magasinage au Canada avec son catalogue novateur et ses grands magasins luxueux. Pour rivaliser avec les entreprises à proximité, la société a conçu un nouveau bâtiment sur Yonge dans le style branché Art moderne des années 1930. Cette conception nouvelle se concentrait sur l’offre d’un espace public aussi grand que l’espace de vente en vue d’inviter davantage de clients potentiels à franchir ses portes.  

Constitué d’une série de galeries, l’emplacement d’Eaton sur la rue College était couronné par son septième étage, qui renfermait un restaurant de luxe, une cafétéria et un auditorium de salle de concert. L’Eaton Auditorium comptait 1 264 fauteuils capitonnés de couleur dorée sur deux étages.

Une image en noir et blanc regardant une scène depuis un balcon. Il y a des rangées de sièges menant à la scène. Un piano à queue se trouve sur la scène. Des escaliers mènent à la scène.
Intérieur de l’Eaton Auditorium au septième étage du magasin Eaton sur la rue College, en photo, ici, en 1945.
Avec l’aimable autorisation des Archives publiques de l’Ontario, Eaton’s Auditorium, Fonds T. Eaton Company, F 229-308-0-61
Une femme portant un manteau de fourrure et un homme vêtu d’un complet tenant un haut-de-forme sortent d’une voiture, le chauffeur leur tenant la porte. Ils sont entourés d’une foule retenue par un policier.

John David Eaton et sa mère, Lady Eaton, à l’ouverture de leur emplacement sur la rue College en 1930.

Photographie de William James; avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto. Fonds 1244, article 1641

Ernest MacMillan

Au service de la musique

L’Auditorium a ouvert ses portes en mars 1931 avec Ernest MacMillan à l’orgue. MacMillan allait ensuite diriger l’Orchestre symphonique de Toronto ainsi que le Chœur Mendelssohn de Toronto au Massey Hall.

Plus tard, il est devenu doyen de la Faculté de musique de l’Université de Toronto, et, en 1935, il a été couronné par le roi George V pour ses « services rendus à la musique au Canada ».

Un homme aux cheveux courts, portant un long imperméable, fait du vélo sur une route principale. On peut voir des voitures derrière lui. Il regarde l’objectif.

Sir Ernest MacMillan sur son vélo sur l’avenue University en 1942. Selon le Toronto Star, il quittait le Conservatoire de musique de Toronto pour aller dîner.

Avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto, série 1569; fichier 11, article 1

Subscriptions

Une liste d’attente pour de la musique

La popularité du lieu a été immédiate et son acoustique, comparée à celle du Carnegie Hall de New York. Une saison d’abonnement de récitals de musique classique, de danse, d’opéra et de pièces de théâtre a débuté en octobre 1932. Dans les deux ans qui ont suivi, les personnes sur la liste d’attente pour les abonnements de saison de l’Eaton Auditorium se comptaient par centaines.

Des sommités du piano telles que Rudolf Serkin et Arthur Rubenstein ont demandé à jouer à l’Eaton Auditorium plutôt qu’au Massey Hall. L’Eaton O peratic Society a utilisé le lieu pour les opérettes de Gilbert et Sullivan, les concerts organisés par le Women’s Musical Club of Toronto et le Ballet national du Canada a fait ses débuts sur la scène de l’Auditorium.

Globe and Mail Quote

Il est inutile de froisser davantage les sentiments aigus des quelque 2 000 personnes qui aimeraient être présentes, mais qu’il est impossible d’accueillir.

— The Globe and Mail, 20 octobre 1934
Portia White

Portia White

Née en Nouvelle-Écosse et ayant passé sa jeunesse à chanter dans des chorales d’églises et dans l’émission de radio de son père, Portia White (1911-1968) a été la première chanteuse d’opéra canadienne noire à monter sur scène à l’Auditorium.  

La contralto (le plus bas registre pour une chanteuse) de 22 ans, formée dans les Maritimes, a donné un concert devant une salle comble. Portia, qui a brisé la barrière de la couleur dans la musique classique canadienne, s’est vu offrir immédiatement un contrat pour faire une tournée de concerts en Amérique du Nord et du Sud. Tout au long de sa carrière de réputation internationale, ses débuts à l’Eaton Auditorium lui ont toujours été chers et elle avait le sentiment que « c’était Toronto qui l’avait révélée » 

Portrait d’une femme noire regardant en haut à gauche de l’objectif. Ses cheveux sont tirés vers l’arrière et elle porte une blouse de couleur foncée avec trois boutons au col. C’est signé : « Pour Miss E. L. Breithaupt. De Portia White. Le 14 novembre 1944 » (traduit de l’anglais).

En 1944, au sommet de sa carrière, Portia White a dédicacé ce portrait pour Lillian Breithaupt, une résidente de Kitchener. Par la suite, on en a fait don à la collection Breithaupt Hewetson Clark à l’Université de Waterloo.

Avec l’aimable autorisation des Archives de l’Université de Waterloo

Glenn Gould
Une série de clichés tirés d’un film montrant un homme à un piano dans un auditorium.

Explore cette planche-contact du film de Glenn Gould réalisé par l’Office national du film à l’Eaton Auditorium. Les multiples photos donnent un aperçu de la façon dont Gould interagissait avec l’espace en tant qu’artiste.

Avec l’aimable autorisation de Bibliothèque et Archives Canada, R11224-356-0-E

Glenn Gould

Toronto a aussi révélé un autre musicien de renommée mondiale à l’Eaton Auditorium : Glenn Gould. Il est monté sur scène pour la première fois en 1945 à l’âge de 13 ans. Il était l’un des trois jeunes artistes à l’orgue Casavant pour un concert de Noël. Deux ans plus tard, Gould a donné une autre représentation à l’Eaton Auditorium, cette fois pour officialiser ses débuts en solo en tant que pianiste professionnel. Le Globe and Mail a conclu que le récital « devrait le classer parmi les artistes adultes accomplis », tandis que le Toronto Star a déclaré que « ce garçon était [sic] sur la voie vers la notoriété en tant que pianiste ».

Gould est retourné souvent à l’Eaton Auditorium pour enregistrer, même dans les années 1970, lorsque l’Auditorium avait officiellement fermé ses portes. Dans cet endroit à moitié abandonné sans chauffage ni éclairage, les équipes d’enregistrement ont bricolé un éclairage de fortune et ont apporté des appareils de chauffage d’appoint afin que Gould puisse jouer dans son lieu favori.

Effectuez un zoom avant et arrière à l'aide de la molette de la souris, des commandes +/-, double-cliquez / appuyez ou maintenez la touche Maj enfoncée et faites glisser un rectangle. Cliquez sur la souris gauche et faites glisser pour faire un panoramique. Sur les appareils à activation tactile, les gestes de pincement peuvent être utilisés pour effectuer un zoom avant et arrière et appuyer et faire glisser pour faire un panoramique.

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Eaton's Closure

La fin de l’emplacement d’Eaton sur la rue College

Avec l’ouverture du populaire Centre Eaton en 1976, l’emplacement d’Eaton sur la rue College a fermé et le site a été acquis par un promoteur, qui a converti le terrain en un complexe à diverses vocations. Une prémisse de la vente était le maintien de l’Auditorium. En dépit du fait qu’il était protégé par la Loi sur le patrimoine de l’Ontario, l’espace est resté vide pendant plusieurs dizaines d’années. La vision architecturale de Jacques Carlu est tombée en désuétude.

Une vue sud-ouest de l’intersection des rues Yonge et College à Toronto, axée sur l’emplacement d’Eaton sur la rue College. En arrière-plan, une enseigne indique « Eaton’s College Street ».

Une vue de l’emplacement d’Eaton sur la rue College, y compris l’Auditorium. Date inconnue.

Avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto, fonds 124, fichier 3, numéro d’identification 62

The Carlu
Un homme souriant se lève de table, les mains sur la poitrine, et, juste derrière, lui se trouve un autre homme souriant qui applaudit. Plus loin, derrière, se trouvent des gens qui se sont levés de leurs fauteuils et qui l’applaudissent.

Jeremy Dutcher est annoncé comme le lauréat du Prix Polaris de 2018 pour son album « Wolastoqiyik Lintuwakonawa » au Carlu, à Toronto.

Photo de Dustin Rabin, avec l’aimable autorisation du Prix de musique Polaris

Le Carlu

Le septième étage de College Park est resté vide jusqu’en 2003, après quoi Jeffry Roick et Mark Robert ont restauré et rouvert l’espace sous le nom de Carlu. ERA Architects et WZMH Partnership ont redoré les aspects d’Art moderne du lieu historique national, qui a reçu des distinctions provinciales et nationales pour le travail artisanal. Dans les années qui ont suivi, le Carlu a accueilli des événements et des réceptions privés.  

À partir de 2013, le gala annuel du Prix de musique Polaris s’est tenu au Carlu, mettant à l’honneur les talents canadiens sur la même scène que celle qui avait accueilli tant de sommités par le passé. Qui aurait pu s’imaginer que cette scène prestigieuse, érigée pour la musique classique et l’opéra, mettrait également à l’honneur Buffy Sainte-Marie, Lido Pimienta, Jeremy Dutcher et Haviah Mighty?

Shad at Polaris

Une présentation de Polaris

Sélectionné deux fois au Prix de musique Polaris, l’artiste de hip-hop Shad donne un concert pour son album sélectionné pour le Prix Polaris de 2019, « Short Story About a War ». La prestation en direct présente une apparition de la gagnante du Prix de musique Polaris de 2017, Lido Pimienta. 

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Gracieuseté de CBC Music. Remarque : Cette vidéo d’un tiers ne fournit pas de sous-titres.

Voir la transcription

[Un panoramique d’une scène parsemée de lumière où se trouve un homme tenant un microphone. Derrière lui se trouve une sélection de musiciens. Des lumières stroboscopiques changent de couleur lorsqu’il chante.]

Get it, got it, good (I got you, I got you)
Get it, got it, good
They can't kill us, 'cause they can't see us, 'cause they only see fear They steal
Then they take your memory of the theft
Magic
This show will literally take your breath
Joker in the deck
The Devil and his magic
(Devil and his magic)
The Devil and his magic
(Devil and his magic)


See it's kinda like magic, huh
They cause a distraction then poof
All that we have disappears and we clap
Then forget that it happened
Forgot that we lost it
Forgot that the magic men have it
They grabbed it, they stole it, they cause a distraction
Distraction, distraction, (Why?) it's all a distraction
Imagine, like magic
Gone is our land, our language, our history
Ancestry, families vanish like it was magic
Gone is our greatness, our sacred places
And practices, suddenly we feel vacant
We saw them take it though
Our hands lift from the earth
The dirt, from the food removed, rezoned, reduced, reduced to-
Disappeared, it's all smoke and mirrors


All of it's magic
The Devil and his magic
All of it's magic
The Devil and his magic


Distraction, distraction
The way that they take
The way of magicians is in addition to subtraction
They used to vision, they mastered the craft of it
Listen, see through the illusions
And all the amusements
They divide humans up causing confusion
They use competition, religion
It's all just division, man
All of it's magic (All of it's magic)
Splitting us into factions
Fighting until we're fractured
Smaller and smaller fractions
People feeling like zero
Individuals divisible to the point we're invisible
Gone into ghettos and armies and prisons
We won't be missed, they easily dismiss us
They dissolve if you give them munitions
And the rest they condition and kill by attrition


All of it's magic
The Devil and his magic
All of it's magic
The Devil and his magic

[Bridge: Lido Pimienta]
All of it's magic (La, la, la, la, la, la, la)
All of it's magic
All of it's magic
All of it, all of it's magic, magic, magic

[Verse 3]
See them make up stats that make us scrap for the scraps
They have all of it, all of it
All of it's magic
Grabbing at hat tricks, they're practicing, crafty
The fastest, you had it and then suddenly
Gone is your work, your purpose, your worth
The reason you wake, your sense of seizing your stake in it
Your traditions and intuitions
Supports, commitments, decisions
They vanish from your hands like
Your volition, your voice, your vision, your choice
Your joys, you miss your mission, attention gone
To fast cars and fast fashion
Fast food and no fasting
All distractions
The light blinds and the fear blinds
And the cash binds and just gotta keep them confined until
Reality's so hard to look at
That we turn a blind eye
Don't even care that they took it
The Devil and his magic
The Devil and his magic
The Devil and his magic
Get it, got it, good
They can't kill us, 'cause they can't see us, 'cause they only see fear
Get it, got it, good (we're fearless)
Damn, it feels good to be back
Damn, it feels good to be black
They keep on killing us
We just keep killing it
Mama said killin' is not where the healin' is
Couldn't speak back
Lord knows she been through it
She said a human is not who the villain is
She said it's fear, it's greed, and it's pride
You see it inside
That's what this system is built on
And what it instills in us
Man, I've been feeling this vibe
Honestly, the haters can hate
Just let the creators create
And let the creator be judge
I mean too many mistakes to be grudging
Beside, all of us lost without love
'Cause maybe some never get woke
Or tire of staying awake
Or party all night, then distraught at the state of the day
Lord what do you make of this way that I'm walking
This path that I'm on, you made a way for me
Hope that my map isn't wrong, nowadays my legs is weak
What if my staff isn't strong, what if it breaks
Uh, who got me? Uh, you got me! Uh!
I know that you got me good
Get it, got it, good
Get it, got it, good
Get it, got it, good
Get it
Get it, got it, good
Get it, got it, good
Get it, got it, good
Get it, got it, good
I'm talking 'bout wavy
I'm talking 'bout ways we can elevate
Stepping up stair and we escalate
Don't try to separate, we'll get together and celebrate
I can do everything, I just don't hesitate
I can do anything, allow me to demonstrate
I just can't wait, I just can't not be me
I just can't go back and copy me
I just can't not be free
I just can't possibly
Lesson on lessons
Legends on legends on legends
Little black boy with a poem that he showed to the reverend
Jesus saw Judas and ran up to hug the young brother
It dug at the other eleven
Like "why is this traitor in heaven"
He said it's hell on earth anywhere love isn't present
Wherever he goes, we go together my brethren
Get it?
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
Get it, got it, good!
They can't kill us, 'cause they can't see us, 'cause they only see fear
They can't kill us, 'cause they can't see us, 'cause they only see fear
Wanna be free?
Just answer one question, but answer honestly
What are you afraid of?

Explore à fond

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Bruce Allen Kopytek, Eaton's: The Trans-Canada StoreCheltenham: The History Press, 2014.