Introduction

Depuis 1948, le gigantesque palmier en néon de huit mètres d’El Mocambo est symbole d’excellente musique avec musiciens sur place à Toronto.  

Peu de salles de concert ont eu une histoire aussi kaléidoscope que cette boîte de nuit connue sous le nom affectueux de « El Mo » dans tout Toronto.

Une image en noir et blanc montrant un pâté d’immeubles de Toronto. À droite se trouve un bâtiment à l’enseigne lumineuse en forme de palmier indiquant « El Mocambo Tavern ». On peut lire en dessous « Fine Cuisine ».

Depuis les années 1940, le lieu d’El Mocambo, à l’emblématique palmier néon, attire des visiteurs sur l’avenue Spadina.

Avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto

Early El Mo

El Mo dans les années 1940

El Mocambo Tavern a ouvert ses portes en 1948 sur l’avenue Spadina, offrant de la musique et de la « gaieté nocturne ». Le restaurant à la base de l’enseigne lumineuse en forme de palmier, au décor en similicuir et chrome, offrait une évasion aux jeunes torontois en quête d’une sortie impliquant un repas, de la musique, et même de l’alcool.

Même si les annonces publicitaires concernant El Mocambo dans les journaux proclamaient qu’il était « la boîte de nuit la plus célèbre de Toronto », ce lieu a fait profil bas tout au long des années 1950 et 1960. Des musiciens irlandais et écossais ont régulièrement donné des représentations sur la scène du restaurant, de même qu’un orchestre de danse discret.

Une annonce publicitaire de journal en noir et blanc fait la promotion de la musique jouée sur place à l’El Mocambo Tavern.

Une annonce publicitaire pour El Mocambo Tavern datant du printemps 1949 fait la promotion de la musique jouée sur place sous la forme de mariachis déambulant dans la salle, dans l’esprit du thème latin du restaurant. L’offre de musiciens ambulants dans un restaurant était légèrement scandaleuse pour la Toronto des années 1940, contrôlée par des lois strictes visant les divertissements et l’alcool.

Toronto Star, avril  1949

Bring On the Rock and Roll

En avant le rock and roll

Trente ans après son ouverture, en 1972, les choses ont radicalement changé pour l’El Mocambo. Les nouveaux propriétaires et un nouveau responsable des engagements ont apporté de nouveaux sons. Le deuxième étage, à plafonds bas, a aussitôt vibré aux sons de fortes musiques rock and roll, blues et jazz, faisant salle comble même les soirs de semaine. La boîte de nuit de 350 sièges a engagé des artistes de rock and roll classique comme Chubby Checkers et Bo Diddley. On pouvait aussi écouter le blues à El Mo : des artistes, comme le jeune Tom Waits, y ont fait des apparitions régulières.

En dépit de la qualité légendaire des artistes se produisant dans la salle, de nombreux critiques voyaient toujours l’El Mo comme un bar, et non comme un lieu de bonne musique.  

Les buveurs de bière de l’El Mocambo ne s’intéressent pas aux paroles sensibles ni aux subtilités de langage.

En général, ils veulent de la musique agréable.

—Robert Martin, The Globe and Mail, avril 1975
AprilWine

April Wine & Le Rolling Stones

Une rencontre fortuite dans les années 1970 a propulsé l’El Mocambo à son statut légendaire parmi les lieux de spectacles de Toronto. En 1977, le groupe de rock britannique Rolling Stones souhaitait enregistrer un nouvel album en direct. Même si les Stones étaient loin d’être des novices en matière de spectacles devant des centaines de milliers de personnes, ils voulaient que leur prochain album en direct soit une expérience plus intime et plus modeste. Le chanteur principal, Mick Jagger, et l’imprésario du groupe, Peter Rudge, ont choisi le petit et enfumé El Mocambo pour enregistrer un album des Stones en direct sur deux soirées consécutives, les 4 et 5 mars 1977.

Pour empêcher des milliers de personnes de se ruer pour assister au spectacle du groupe légendaire, le groupe et son imprésario ont trouvé une ruse pour limiter le public à quelques centaines de personnes. Un concours organisé par la radio locale CHUM-FM à Toronto a demandé aux admirateurs d’écrire pour raconter ce qu’ils feraient pour voir les Rolling Stones en concert. Le prix du concours était d’assister au concert du groupe de rock canadien April Wine à l’El Mocambo – et un groupe inconnu appelé les Cockroaches (le Rolling Stones déguisé).

Une illustration de quatre hommes jouant des instruments devant un fond tropical avec des palmiers et une grande lune.

Le groupe de rock canadien April Wine a ouvert ses portes aux Rolling Stones à El Mocambo en mars 1977. Les deux groupes ont enregistré des albums live pendant le concert: « Love You Live » des Rolling Stones et « Live at the El Mocambo » d'April Wine.

Couverture de l'album, April Wine, « Live at the El Mocambo », 1977

A Gig To Remember

Un concert dont on se souviendra

Sans maquillage, accessoires, ni effets spéciaux, le groupe a vu le public crier du haut des tables et des chaises. En plus du fait qu’il y avait un groupe de renommée internationale sur la scène, le public comptait quelques visages connus également.

Margaret Trudeau, l’épouse du premier ministre Pierre Trudeau et alors âgée de 28 ans, a assisté aux deux spectacles à l’El Mocambo. Après son arrivée aux côtés de Mick Jagger et du guitariste Ron Wood les deux soirs et la fête qui s’était ensuivie dans leur suite d’hôtel, les rumeurs de la presse à sensation sont allées bon train.

Monsieur Richards et les autres musiciens ont puissamment profité de l’acoustique de la boîte de nuit... la précision rythmique et l’impact sonore s’estompent inévitablement dans les grandes salles. Ici, les attaques étaient claires, dures et détonantes. Les excellentes chansons des Stones étaient plus fermes et plus dures que jamais.

—John Rockwell, The New York Times,  7 mars 1977
Love You Live
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Écoute : Love You Live

La prestation des Rolling Stones enregistrée à l’El Mocambo en mars 1977 est parue en septembre 1977 sous la forme d’un album double intitulé Love You Live.

Les illustrations de l’album, représentant un dessin stylisé du chanteur Mick Jagger, ont été dessinées par la super vedette du pop art, Andy Warhol. L’album a atteint la troisième place dans les palmarès musicaux au Canada.

The El Mo Makes It Big
 Une photo en noir et blanc d’une femme secouant sa chevelure.

Le renommé photographe de musique, Patrick Harbron, a immortalisé ce moment culte de Deborah Harry du groupe Blondie, secouant sa chevelure pendant l’interprétation de Parallel Lines avant sa tournée à l’El Mocambo le 3 août 1978.

Photo de Patrick Habron

L’El Mo fait des vagues

Grâce à la renommée de l’El Mo, de plus grands noms sont venus jouer dans cette salle. En 1978, un an après le concert des Stones, l’El Mo a engagé Elvis Costello, le groupe de rock Blondie et le groupe new-wave, Devo. 

Le spectacle de Blondie a obtenu une critique épouvantable du Globe and Mail, qui a carrément décrété que Debbie Harry, la chanteuse principale, « n’était pas née pour faire du rock and roll ».

En décembre 1980, le groupe U2, alors très jeune et inconnu, a donné son premier concert nord-américain à l’El Mocambo. Même le politicien Bob Rae, dirigeant du NPD de l’Ontario (et futur premier ministre), a joué à l’El Mocambo dans le cadre d’un projet pour la paix.

A Bootleg Album

Un album pirate

Cet album a été criminel par le passé! Lorsqu’Elvis Costello a joué à l’El Mocambo en mars 1978, la station CHUM-FM de Toronto était sur place pour enregistrer et diffuser la prestation à la radio. Même si l’enregistrement a fini par être diffusé sous la forme d’un album promotionnel par CBS Records, de nombreux amateurs de musique à Toronto ont enregistré l’émission directement à partir de leurs propres radios, créant ainsi une copie illégale.

La prestation de Costello à l’El Mo n’a pas tardé à devenir célèbre pour avoir inspiré un aussi grand nombre de copies pirates; on considère souvent qu’il s’agit d’un des disques les plus « piratés » des années 1970.

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An El Mo for the 90s

Un El Mo pour les années 1990

Malheureusement, les jours de gloire de l’El Mo ont été de courte durée. Le bâtiment a été vendu en 1986 et dix ans de roulement de propriétaires et de rénovations s’en sont suivies. Dans les années 1990, le lieu s’est forgé une fois de plus une réputation pour de la bonne musique jouée sur place, se concentrant cette fois sur les groupes punk et alternatifs, comme les Rheostatics, Bourbon Tabernacle Choir et les Barenaked Ladies.

L’El Mocambo a connu un nouvel engouement en 1998 lorsque ses nouveaux propriétaires ont embauché Dan Burke comme responsable des engagements pour la salle. Il a utilisé la petite taille de la salle comme plateforme pour les musiciens émergents de tous les genres, du rock au punk, en passant par le roots et le hip-hop. Les foules sont revenues en grand nombre, ce qui lui a rapidement valu le prix non officiel du « lieu le plus amélioré de l’année » par le Toronto Star.

L’El Mo sera toujours le plus grand symbole du rock and roll dans cette ville... Il avait juste ce qu’il fallait de délabrement et d’allure rock and roll, qui attiraient à la fois les enfants beaux et riches qui sortaient à titre d’acte de rébellion comme leurs parents et les étudiants en art et ceux qui travaillent au centre-ville qui dépensaient tout l’argent de leur emploi au salaire minimum le samedi soir.

—DJ Davy Lowe, organisateur d’un répertoire britannique hebdomadaire au thème pop à l’El Mocambo durant la fin des années 1990.

Vazaleen Nights

Soirées Vazaleen

L’El Mo a ouvert ses portes à tout le monde, créant un espace accueillant pour tous. Durant les années 1990, le lieu organisait régulièrement Vazaleen, un rendez-vous rock queer mensuel populaire.

Créé par l’artiste et activiste torontois Will Munro, Vazaleen s’est tenu à la fois à l’El Mo et au Lee’s Palace voisin sur la rue Bloor. L’événement attirait une foule queer diversifiée, qui appréciait les représentations d’artistes et qui dansait sur de la musique punk et heavy métal.

En savoir plus
Un dépliant dessiné à la main faisant la publicité d’un bar queer de rock and roll à l’El Mocambo. Le texte est bordé de chaînes et, au centre, un homme moustachu portant une casquette de motocyclette est illustré.

Une affiche faisant la publicité du premier rendez-vous rock Vaseline (rebaptisé Vazaleen par la suite) organisé à l’El Mocambo.

Avec l’aimable autorisation de la Galerie d’art de l’Université de York et de Paul Petro Contemporary Art

Losing a Legend

Perdre une légende?

Une autre vente de l’établissement en 2001 a semblé annoncer la fin de l’El Mocambo. Le nouveau propriétaire, Abbas Jahangari, prévoyait de transformer le bâtiment en studio de danse et en centre de bienfaisance. D’anciens employés, des artistes, et même des conseillers municipaux ont protesté contre les projets de Jahangari.

Ce serait une immense honte de perdre l’El Mocambo. C’est peut-être un « trou », mais sa fermeture laissera un trou bien plus grand.

  —Ben Rayner, Toronto Star, 6 octobre 2001

Jahangari a prétendu qu’il ne connaissait pas la réputation du vénérable établissement lorsqu’il en avait fait l’acquisition. En modifiant ses projets initiaux pour l’espace, Jahangari a rénové et rouvert l’espace accueillant les foules de l’El Mo pour des événements musicaux. Même si de nombreuses personnes n’étaient pas très emballées par les changements, l’ajout de soirées DJ et de soirées de danse a assuré l’afflux des foules tout au long du début des années 2000.

Écoute : Engagements l’El Mo

Écoute : Engagements l’El Mo

Yvonne Matsell a été la principale responsable des engagements de talents au début des années 2000. Elle avait du pain sur la planche pour convaincre tant les musiciens que les passionnés de musique de revenir à l’El Mo après sa vente à Abbas Jahangari en 2001. Écoute pour découvrir de quelle manière elle s’est efforcée de faire venir des groupes connus et de développer de nouveaux talents à l’El Mo en consolidant l’idée que c’était un endroit de choix pour les concerts musicaux.

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Enregistré pour Heritage Toronto

Voir la transcription

Yvonne Matsell: Bonjour, je m’appelle Yvonne Matsell et j’ai été responsable des engagements dans de nombreuses boîtes de nuit à Toronto. De plus, j’ai une histoire avec de nombreux artistes canadiens. Je suis devenue la référence en matière d’engagement de musiciens à Toronto.

Ainsi, si une boîte de nuit finissait par fermer ses portes, le problème ne venait pas de moi, c’est dur de maintenir une boîte en activité, et, parfois, les propriétaires ne disposent pas du soutien financier adéquat pour ça, mais c’était une possibilité. Ils ne pouvaient pas payer leur loyer. Les choses changeaient et je passais à une autre boîte de nuit.

C’était généralement la façon dont j’aidais à développer des boîtes et à faire en sorte qu’elles deviennent des lieux incontournables. Cela s’était produit à quelques reprises. La dernière boîte après l’El Mo était le Ted’s Wrecking Yard. Mais, de toute façon, l’El Mo était en rénovation. Le propriétaire qui le tenait, à l’époque, le nouveau propriétaire, essayait de créer un club de danse à l’étage, et, donc, un lieu d’apprentissage pour la danse moderne, pas une situation de boîte de danse.

Mais il s’est rendu compte qu’il devait rester dans l’esprit de la musique à cause du tumulte concernant la fermeture de l’El Mo. Donc, Ted me l’a présenté et il a dit qu’il voudrait collaborer avec moi. Et j’y ai fait carrière. J’y suis restée pendant 11 ans, mais c’était une époque intéressante. Si les musiciens peuvent être loyaux envers des personnes, ils ne l’étaient pas envers ce propriétaire-là à l’époque.

En fait, ils n’étaient pas contents qu’il ait acheté l’endroit, à la base, et qu’il le transforme en un club de danse. Cela étant dit, j’avais deux écoles de musiciens : « je ne jouerai plus jamais à cet endroit », ou « oui, oui, je dois y jouer ». C’est l’El Mocambo. Quand j’ai commencé, c’était un peu un travail de longue haleine d’essayer de faire retomber l’établissement sur ses pieds, car il était fermé pendant un moment.

Et j’ai essayé. [rires] Oui. Il s’agissait juste de faire preuve de persévérance et c’était une immense salle à remplir.

Mais, comme j’ai d’excellentes relations avec les gens, j’ai d’excellentes relations avec des promoteurs, des maisons de disques. Juste des personnes qui aimeraient aider à relancer les activités de la boîte de nuit. Ces personnes étaient disposées à collaborer avec moi et à aider à attirer des groupes de musique en tournée. J’ai fait beaucoup de choses vraiment cool là-bas, notamment, les Kaiser Chiefs du Royaume-Uni.

Aujourd’hui, ce groupe remplit probablement des stades là-bas, mais, pour leur premier concert, nous avions 30 personnes. Amy Millan de Stars est venue jouer acoustique avec Emily Haines. Queens of the Stone Age est venu et a donné un gros concert dans cette salle, car ils jouaient à l’Air Canada Center, puis ils ont décidé de venir dans cette boîte.

Alors, grâce à mes relations avec les personnes, j’ai pu organiser plein de choses cool, puis j’ai continué à essayer de former des groupes également.

An Uncertain Future
 Un groupe de quatre jeunes personnes debout devant une salle de concert. Derrière eux, on voit l’enseigne lumineuse de l’établissement, en forme de palmier, et on peut lire « El Mocambo ».  Une photo en couleur montrant une enseigne lumineuse restaurée en forme de palmier portant l’inscription « El Mocambo ». En dessous, les bâtiments sont placardés.

Cliquez ici pour voyager dans le temps

L'El Mo a radicalement changé au fil des ans, vu ici en 1982 et en 2019. Son enseigne néon palmier est devenue une icône de la grande musique live à Toronto.

Photo de Peter Goddard, avec l’aimable autorisation des archives photographiques du Toronto Star.

Photo de Vik Pahwa

Un avenir incertain

En 2012, Abbas Jahangari a vendu l’El Mocambo à Sam Grosso, le propriétaire du populaire Cadillac Lounge, une autre salle de concert située sur Queen Ouest.

Le bâtiment a été remis en vente en 2014 et, cette, fois c’est le millionnaire canadien, Michael Wekerle, qui l’a acheté pour la somme de 3,8 millions de dollars. Des années de restauration ont suivi. Une réplique soigneusement créée de l’enseigne lumineuse classique en forme de palmier a été rendue au bâtiment et réilluminée en novembre 2018. Même si, au départ, l’année 2020 devait finalement voir rouvrir l’emblématique El Mocambo, l’éclosion mondiale du coronavirus a changé ces plans. La salle a rouvert pour diffuser des concerts en ligne en septembre 2020. 

Toronto sans l’El Mocambo?

C’est tout bonnement impensable.

—Michael Wekerle

Inside the New El Mo

Regarde : Un avant-goût du nouvel El Mo

Jette un coup d’œil à l’El Mocambo rénové guidé par le propriétaire, Michael Wekerle, filmé par la CBC quelques semaines à peine avant la fermeture de Toronto en raison de l’éclosion mondiale du coronavirus en mars 2020. Wekerle avait prévu d’organiser la grande réouverture d’El Mo en avril 2020.                   

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Avec l’aimable autorisation de la CBC, 5 mars 2020. Remarque : Cette vidéo de tierce partie n’est pas sous-titrée.

Voir la transcription

Voix inconnue: Cela a réellement fonctionné.

[Musique]

Greg Ross : Le voici. L’El Mocambo rénové récemment. Michael Wekerle, le propriétaire. Six ans de sang, de sueur et de larmes pour faire en sorte que cet endroit ouvre. Regardons autour de nous, qu’en pensez-vous? Êtes-vous content de votre travail?

Michael Wekerle : Vous savez, depuis six ans, je viens ici et je dis, oh non, pas ce problème-là, pas ce problème-là. Il y a toujours eu des problèmes. Quand je suis venu il y a deux ou trois mois, je me suis dit, ça s’en vient. Et, maintenant, je suis impatient.                                                                              

 Ross : La scène principale se trouve ici, au deuxième étage. De combien de temps aura besoin Michael Wekerle avant d’annoncer un gros nom de la musique?

Wekerle : Comme je le dis aux gens, je jouerai toujours à l’El Mocambo. J’ai joué dans quelques salles à Toronto quand j’étais jeune et je faisais le travail, mais j’étais très mauvais. Et on ne me laissait jamais jouer ici. J’ai fini par jouer à l’El Mocambo, j’ai décidé de l’acheter d’abord. 

Ross : Vous avez réalisé quelque chose de plutôt unique ici. Il y a cette scène principale ici, mais il y a aussi une autre scène en bas. Vous pourriez accueillir deux concerts en même temps.

Wekerle : Oui, quelqu’un joue en bas, Joan Baez joue ici, en haut. Les étages sont totalement isolés, totalement insonorisés. C’est vraiment unique, car c’était la thématique ici. Le fait de pouvoir avoir des gens qui interagissent. Un ascenseur monte et descend. Avec toute l’acoustique, c’est vraiment simple pour un groupe de venir ici, de se brancher et de faire ce qu’il veut faire. U2 a donné son premier concert en Amérique du Nord ici en 1980. Ils ont été payés – j’ai la feuille de pointage – ils ont été payés 500 $. 

Ross : La vue est plutôt belle d’ici, en haut.

Wekerle : C’est la meilleure vue. Je ne pense pas qu’il y ait une installation en Amérique du Nord avec l’intimité d’une scène. Nous prolongeons cette scène de plus d’un mètre pour donner une vue parfaite sur elle de partout au deuxième étage et je crois que c’est vraiment unique. Ça, ce sont les sièges, qui, d’après moi, vont être la crème de la crème et, bon, quand on vient ici et qu’on pense à toutes les salles où on est allé, si on veut être devant la scène à un événement, il y a toujours des gens autour de soi. C’est l’un des rares événements où vous êtes en fait assis ici, dans une espèce de scène d’opéra, vous voyez? Je pense que la clé, ici, c’est qu’on peut avoir cette intimité avec l’artiste. C’est votre audio/visuel. Audio, et c’est votre visuel. Une des choses cool ici, c’est que nous avons des caméras robotisées et la possibilité de faire du montage. Donc je peux faire du montage, que je veuille faire une diffusion en continu ou publier rapidement quelque chose sur YouTube. Ou bien si je veux faire un environnement de production complet.

Ross : À l’origine, vous vouliez cette enseigne à l’extérieur.

Wekerle : Oui. Et c’était affreux. Elle était tellement délabrée. Regardez-moi ce truc. Ils devaient réparer ce truc et nous avons dû refuser, mais c’était tellement, comment dirais-je, antiéconomique. L’enseigne consommait tellement d’électricité, les néons grillaient et tout. Alors, nous l’avons découpée en deux et nous l’avons illuminée et mise sur la scène. Je crois que, à la fin, c’est le bar de Toronto. Ce n’est pas mon bar, mais celui de Toronto. Tous les gens qui ont contribué à cela sont présents à l’ouverture en avril. C’est à ça que va ressembler le mois d’avril. Ça va être le mois Canadiana et c’est le petit aperçu que je vous en donne

[Musique]  

Explore à fond

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Site Web officiel d'El Mocambo

Johnny Dovercort, Any Night of the Week: A D.I.Y. History of Toronto Music, 1957-2001. Toronto: Coach House Books, 2020.