Dans « Ambulance Blues », le chanteur-compositeur Neil Young se souvient du « bon vieux temps de la musique folk ». Dans la chanson, il immortalise le Riverboat Coffee House, l’un des lieux les plus intimes au monde pour les chanteurs-compositeurs à l’heure de gloire des hippies des années 1960. C’était le plus ancien café en activité parmi plusieurs dizaines de lieux qui bordaient les rues pavées de Yorkville, au nord de la rue Bloor, à Toronto.
Dans les années 1960, Yorkville était l’équivalent canadien de Haight-Ashbury à San Francisco ou de Greenwich Village à New York.
La culture bohémienne des jeunes des années 1950, combinée à l’immobilier relativement bon marché, a créé un refuge pour la contre-culture durant les dix années qui ont suivi. Très tôt, les cafés de Yorkville ont attiré des jeunes n’ayant pas l’âge légal de boire (qui était alors de 21 ans) en organisant des concerts musicaux.
Back in the old folky days
The air was magic when we played
The riverboat was rocking in the rain
Midnight was the time for the raid— Neil Young, « Ambulance Blues »
À l’époque de la musique folk
La magie flottait dans l’air lorsque nous jouions
Le Riverboat se berçait sous la pluie
Minuit était le moment de la descente
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Musique jouée sur place
L’établissement est devenu célèbre pour ses nombreuses occasions d’assister au concert de musique le plus récent. Plus de 30 salles de concert sur l’avenue Yorkville et le chemin Avenue étaient en activité pendant cette période, y compris le Purple Onion, le Penny Farthing et le Mynah Bird.
Cette masse vitale d’énergie créative a pris forme seule. Les musiciens gravitaient à cet endroit aussi bien pour écouter que pour être écoutés.
Peux-tu penser à une salle de concert dans ta ville qui arbore une enseigne célèbre à l’extérieur? L’enseigne en bois de deux mètres et demi du Riverboat est restée sur la rambarde à l’extérieur de la populaire salle de concert jusqu’à sa fermeture en 1978. Agrandis l’image de l’enseigne en bois de l’établissement pour avoir une idée du grain du bois et fais-la tourner pour voir tous les côtés.
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Photo de Reg Ignell, avec l’aimable autorisation des archives photographiques du Toronto Star, 1968.
Photo de Vik Pahwa, 2019.
Illustration de Jud Haynes.
Le berceau de la composition de chansons au Canada
Des légendes canadiennes comme Neil Young, Joni Mitchell, Gordon Lightfoot, Buffy Sainte-Marie, Leonard Cohen, Ian and Sylvia et Bruce Cockburn ont façonné leur musique très tôt sur la scène musicale de Yorkville. En ce sens, Yorkville est devenu le berceau de la chanson canadienne et le Toronto Sound des années 1960.
Certaines paroles notoires de l’histoire canadienne ont été composées dans les rues de Yorkville et dans le sous-sol de ses cafés et boîtes de nuit.
Les derniers jours de Yorkville
En quelques années seulement, Yorkville était devenu un paratonnerre face aux préoccupations concernant la corruption des jeunes et l’immoralité de la culture « hippie ». Stimulée simultanément par des inquiétudes en matière de santé publique, des préoccupations en matière de circulation et des propositions d’aménagement, la contre-culture organique de Yorkville était menacée.
En mai 1967, une manifestation de soutien a eu lieu à Queen’s Park en appui à la fermeture de la circulation sur l’avenue Yorkville. Plus de 4 000 personnes ont assisté à des spectacles de Leonard Cohen, de Joni Mitchell et de Buffy Sainte-Marie.
Photo de Bill Dampier. Avec l’aimable autorisation du Toronto Telegram et de Clara Thomas Archives and Special Collections, de l’Université de York.
Night in the city looks pretty to me
Night in the city looks fine
Music comes spilling out
into the street
Colors go waltzing in time— Joni Mitchell, Night in the City
La nuit en ville me semble belle
La nuit en ville semble parfaite
La musique se déverse
dans la rue
Les couleurs dansent la valse dans le temps
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Heure de fermeture
En août, des manifestants pacifiques sont allés plus loin et ont organisé une manifestation assise sur l’avenue Yorkville, ce qui a entraîné l’arrestation de 50 participants pour cause de perturbation de la circulation. La présence policière a augmenté – peut-être principalement en réponse à l’accusation du député de l’Ontario, Syl Apps :
Yorkville était « une plaie purulente au milieu de la ville ».
Rapidement, on a stationné un fourgon cellulaire dans le quartier durant les fins de semaine et on a instauré un couvre-feu à 22 h pour les jeunes de moins de 18 ans.
Le déclin de Yorkville est arrivé rapidement avec la fermeture de nombreux établissements renommés. La scène s’est déplacée au sud et à l’ouest, vers Markham Village et le campus de l’Université de Toronto, où le Rochdale College – une expérience dans l’éducation gérée par des étudiants – venait juste d’ouvrir.
Le Riverboat a survécu aux jours de gloire des hippies de Yorkville et a fermé ses portes en 1978.
Explore à fond
Christopher’s Movie Matinee. Dirigé par Mort Ransen. Montréal : Office national du film, 1968. DVD.
Before the Gold Rush. De Nicholas Jennings. Toronto : Penguin Canada, 1998. Livre.