12 prix JUNO
Plus de 160 spectacles au Massey Hall
Compagnon de l’Ordre du Canada
Panthéon de la musique canadienne
Allée des célébrités canadiennes
Meilleur artiste masculin des années 1970 au Canada
Il est difficile de surestimer l’influence de Gordon Lightfoot sur la musique canadienne.
Avec l’aimable autorisation du Massey Hall
Les débuts à Toronto
Bien des musiciens de Toronto rêvent du jour où ils seront invités à jouer au Massey Hall. À 13 ans seulement, Gordon Lightfoot avait déjà réalisé ce rêve.
Né en 1938 à Orillia, en Ontario, Gordon Lightfoot a fait preuve d’un talent musical dès son plus jeune âge. Chanteur et multi-instrumentaliste, il est devenu un habitué des concours et des spectacles de musique dans sa ville natale durant sa jeunesse.
Son talent lui a valu une place dans des concours de musique de plus grande envergure tenus à Toronto. C’est donc dans le cadre d’un festival de musique Kiwanis, en 1951, qu’il a chanté pour la première fois sur la scène du célèbre Massey Hall, révélant au public torontois une voix qui allait définir la chanson canadienne pendant toute une génération.
Je savais que je devais aller à Toronto pour faire démarrer le tout.
— Gordon Lightfoot
Les Two Tones
Gordon Lightfoot est retourné plusieurs fois à Toronto pendant son enfance, presque toujours pour la musique. Il a participé au concours de musique télévisé Pick The Stars de CBC avec un quatuor de style « barbershop ». Puis, il a de nouveau fait entendre sa voix sur les ondes du diffuseur public en décrochant un petit rôle dans la série télévisée Country Hoedown, de 1960 à 1962. Comme ténor barbershop ou comme danseur de country, Gordon démontrait un talent manifeste.
Mais c’est l’univers folk qui émergeait dans le Toronto des années 1960 qui a changé à jamais la carrière de Gordon Lightfoot. Avec un ami du secondaire, Terry Whelan, il a commencé à interpréter des chansons folk dans des cafés et des salles de concert de la ville. Leur duo s’appelait les Two Tones.
Écoute : We Come Here To Sing
En 1960, la scène folk de Toronto était en pleine effervescence. Son cœur vibrait dans les nouveaux cafés de Yorkville, non loin de l’endroit où vivait Gordon Lightfoot. Armés de toutes nouvelles chansons folk, les Two Tones ont enregistré leur premier album dans un café de Yorkville appelé The Village Corner, qui se targuait de proposer « de la musique folk aux amateurs exigeants ».
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Écoute « We Come Here to Sing », la première chanson des Two Tones, tirée de l’album The Two Tones Live at the Village Corner, paru en 1962. Dans cette chanson, Gordon Lightfoot et Terry Whelan racontent l’atmosphère de l’époque dans les cafés de Yorkville, qui ont vu de nombreux musiciens canadiens lancer leur carrière. Remarque : Cette vidéo de tiers n’est pas sous-titrée.
Voir la transcriptionVoix masculine : Mesdames et messieurs, bienvenue au Village Corner. Ce soir, nous avons le plaisir de vous présenter les fabuleux Two Tones.
[applaudissements]
[musique]
Les Two Tones [chantent]:
♪We come here to sing.
We come here to sing.
We're going to stand and sing right here.
We’re not gonna shout and not gonna cheer.
As we come here to sing.
We come here to sing.
Some come here for coffee.
Some come here for tea or some such thing.
Some come here for various reasons.
But we come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
We're going to stand and sing right here.
We’re not gonna shout and not gonna cheer.
Cause we come here to sing.
We come here to sing
Some come here to relax.
Some come here in hopes of revelling. Aha!
Some come here for God knows what.
But we come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
We're going to stand and sing right here.
We're not going to shout and not gonna cheer.
As we come here to sing.
We come here to sing.
Voix masculine 1 [parle] : Si nous vous disions la véritable raison de notre présence ici, vous ne la croiriez pas.
Voix masculine 2 [parle] : Personne ne croit qu’on est les Lime Ladies non plus.
Two Tones [singing]: And there’s a meeting here tonight.
And we come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
we're going to stand and sing right here.
We're not going to shout and not gonna cheer.
As we come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
we're going to stand and sing right here.
We're not going to shout and not gonna cheer.
As we come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.
We come here to sing.♪
Gordon Lightfoot sur la rue Yonge
Gordon Lightfoot se produisait dans tous les restaurants, cafés et tavernes qui voulaient bien le laisser jouer. À l’époque, Yorkville avait peut-être ses cafés de musique folk, mais la rue Yonge n’avait rien à lui envier côté musique.
En effet, dans les années 1950 et 1960, des adresses comme Le Coq d’Or, Friar’s Tavern et Steele’s Tavern présentaient des spectacles de jazz et de rock and roll.
Gordon Lightfoot n’était pas difficile : il jouait partout où on le laissait jouer et où on voulait bien le payer. La guitare à la main, il a joué autant dans des restaurants familiaux comme Fran’s Restaurant que dans des bars comme Steele’s Tavern.
En savoir plus à propos de Gordon Lightfoot sur la rue YongePhoto du Alexandra Studio, avec l’aimable autorisation des archives de la ville de Toronto, fonds 1257, série 1057, article 3405
Le Riverboat
Alors qu’une grande partie de la rue Yonge vibrait au son du rock and roll, le quartier Yorkville est devenu la mecque du folk à Toronto. C’est dans un tel contexte que Gordon Lightfoot s’est mis à l’écriture et à l’interprétation de chansons folk, une transition qui tombait à point nommé.
Bernie Fiedler a ouvert le Riverboat Coffee House en 1964. Pouvant accueillir un public de 120 personnes de tous âges (aucun alcool n’y était servi), le Riverboat a rapidement attiré des musiciens folk de Toronto et d’ailleurs, dont Simon and Garfunkel et Joni Mitchell.
La carrière de Gordon Lightfoot a continué son ascension au Canada et aux États-Unis. Le chanteur, qui venait de signer un contrat avec Warner Brothers, jouait devant des cafés pleins à craquer dès l’été 1965.
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Écoute : I’m Not Sayin’
Écoute I’m Not Sayin’, la première chanson de Gordon Lightfoot à s’être taillée une place dans les palmarès Billboard, atteignant la 12e position au Canada.
La chanson est sortie chez Warner Brothers sous forme de simple en « face A ». Lightfoot a par la suite réédité la chanson sur son premier album complet, Lightfoot!, en 1966.
Le centenaire de la Confédération
Les collaborations de Gordon Lightfoot avec CBC et sa nouvelle carrière dans le monde du folk ont mené à un nouveau projet en 1967, dans le cadre du centenaire de la Confédération canadienne. Bob Jarvis, producteur à CBC, était alors à la recherche d’un talent pour composer et interpréter une chanson commémorant les chemins de fer canadiens dans le cadre d’un programme télévisé spécial pour souligner les 100 ans d’histoire du Canada.
Gordon Lightfoot a accepté la proposition de M. Jarvis.
Trois jours plus tard, la chanson était prête.
Le jour de l’an 1967, Gordon Lightfoot a joué Canadian Railroad Trilogy, une ballade folk épique qui dure plus de six minutes, dans le cadre de l’émission spéciale de CBC pour le centenaire du Canada, 100 Years Young. Cette performance a élevé Lightfoot au rang de star nationale.
Trois mois après l’émission spéciale de CBC, Gordon Lightfoot s’est produit à nouveau sur la scène du Massey Hall, quinze ans après sa prestation au Festival de musique Kiwanis.
Les billets pour son spectacle se sont vendus si rapidement que Massey Hall s’est empressé d’installer des sièges temporaires dans les couloirs et les coulisses pour accueillir davantage de spectateurs.
Regarde : Canadian Railroad Trilogy
Regarde la prestation de Gordon Lightfoot à l’émission spéciale de CBC « 100 Years Young », diffusée le 1 er janvier 1967 pour souligner le centenaire de la Confédération canadienne. Lightfoot a écrit cette chanson spécialement pour l’occasion. Cette chanson a été écrite initialement pour la guitare seulement, mais dans la version de CBC, Gordon Lightfoot est accompagné par un orchestre complet et par des acteurs qui recréent la construction du chemin de fer transcontinental.
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Avec l’aimable autorisation de CBC. Remarque : Cette vidéo de tiers n’est pas sous-titrée.
Voir la transcriptionGordon Lightfoot [chante]:
There was a time in this fair land when the railroad did not run
When the wild majestic mountains stood alone against the sun
Long before the white man and long before the wheel
When the green dark forest was too silent to be real
But time has no beginnings and hist'ry has no bounds
As to this verdant country they came from all around
They sailed upon her waterways and they walked the forests tall
Built the mines the mills and the factories for the good of us all
And when the young man's fancy was turnin' to the spring
The railroad men grew restless for to hear the hammers ring
Their minds were overflowing with the visions of their day
And many a fortune lost and won and many a debt to pay
For they looked in the future and what did they see
They saw an iron road runnin' from sea to the sea
Bringin' the goods to a young growin' land
All up through the seaports and into their hands
Look away said they across this mighty land
From the eastern shore to the western strand
Bring in the workers and bring up the rails
We gotta lay down the tracks and tear up the trails
Open 'er heart let the life blood flow
Gotta get on our way 'cause we're movin' too slow
Bring in the workers and bring up the rails
We're gonna lay down the tracks and tear up the trails
Open 'er heart let the life blood flow
Gotta get on our way 'cause we're movin' too slow
Get on our way 'cause we're movin' too slow
Behind the blue Rockies the sun is declinin'
The stars, they come stealin' at the close of the day
Across the wide prairie our loved ones lie sleeping
Beyond the dark oceans in a place far away
We are the navvies who work upon the railway
Swingin' our hammers in the bright blazin' sun
Livin' on stew and drinkin' bad whiskey
Bendin' our old backs 'til the long days are done
We are the navvies who work upon the railway
Swingin' our hammers in the bright blazin' sun
Layin' down track and buildin' the bridges
Bendin' our old backs 'til the railroad is done
So over the mountains and over the plains
Into the muskeg and into the rain
Up the St. Lawrence all the way to Gaspe
Swingin' our hammers and drawin' our pay
Drivin' 'em in and tyin' 'em down
Away to the bunkhouse and into the town
A dollar a day and a place for my head
A drink to the livin' and a toast to the dead
Oh the song of the future has been sung
All the battles have been won
O'er the mountain tops we stand
All the world at our command
We have opened up the soil
With our teardrops and our toil
For there was a time in this fair land when the railroad did not run
When the wild majestic mountains stood alone against the sun
Long before the white man and long before the wheel
When the green dark forest was too silent to be real
When the green dark forest was too silent to be real
And many are the dead men too silent to be real
Early Morning Productions
À l’aube de la décennie 1970, Gordon Lightfoot était une vedette internationale établie. En 1970, il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada et a reçu le prix Gold Leaf (aujourd’hui connu sous le nom de prix JUNO) du meilleur chanteur folk. Il était alors au sommet de son art. Malgré ces honneurs, il en avait contre l’industrie musicale des États-Unis. Il a donc pris une grande décision.
En mai 1970, Gordon Lightfoot s’est engagé à rester au Canada pour contrôler son destin en tant qu’artiste. C’est dans cet esprit qu’il a fondé la boîte Early Morning Productions, au cœur de Toronto. Cette entreprise lui a permis d’avoir le plein contrôle de ses spectacles, de ses contrats de disque et de sa promotion.
Avec sa scène musicale en plein essor, Toronto était la rampe de lancement par excellence. Il ne semblait pas nécessaire de déménager.
— Gordon Lightfoot
Écoute : Sundown
En 1973, la vie de Gordon Lightfoot était une série de hauts et de bas. Alors qu’il était au sommet de sa carrière d’auteur-compositeur-interprète, il éprouvait de grandes difficultés dans sa vie personnelle. À peine sorti d’un divorce difficile, il est entré aux célèbres Eastern Sound Studios de Yorkville pour enregistrer de nouvelles chansons, dont la mélancolique Sundown, qui allait devenir la chanson titre de son album.
Sorti au début de 1974, Sundown est l’album le plus populaire et le plus accompli de Gordon Lightfoot. Trônant au sommet des palmarès Billboard du Canada et des États-Unis, cet album a consolidé la place de Gordon Lightfoot parmi les plus grands chanteurs folk du XXe siècle.
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Photo de Graham Bezant, avec l’aimable autorisation des archives photographiques du Toronto Star
Écoute : On Yonge Street
Lightfoot a continué de sortir des albums tout au long des années 1980 et 1990. Avec le temps, il a incorporé de plus en plus d’instruments électroniques à sa musique, visant un son plus « poli » que celui de ses premiers albums de folk acoustique.
Son album A Painter Passing Through, paru en 1998, il a inclus la chanson « On Yonge Street », un hommage à l’artère de Toronto qui a tant contribué à sa carrière au fil des décennies.
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Avec l’aimable autorisation de Warner Music. Remarque : Cette vidéo de tiers n’est pas sous-titrée.
Voir la transcriptionGordon Lightfoot [en chantant]:
♪See the people walkin' up and down
See the people movin' all around
On the streets of my hometown, on Yonge Street
Longest street in the world they say
Summertime soon slips away
I hope I'll see you one fine day on Yonge Street
Everywhere you go in a city by the lake
Back there in the flow you may give a hand a shake
Everyone you pass seems to wanna say hello
Even late at night on the freshly fallen snow
See the children jumpin' all around
See the parents looking up and down
Upon the streets of my hometown, on Yonge Street
It's a mean street if you choose
It's a lean street when you loose
An' in between street when you cruise along Yonge Street
Everywhere you go in a city by the lake
You'll be sure and find it's a case of give and take
Everyone you pass seems to want to say hello
Even late at night when the streets are all aglow
It's the longest street in the world
With the most feet in the world
Another street where boy meets girl on Yonge Street
See the people walkin' up and down
See the people movin' all around
Those are the streets of my hometown on Yonge Street♪
Un dernier tour de piste au Massey Hall
Depuis le premier spectacle qu’il y a donné en 1951, Gordon Lightfoot entretient un lien particulier avec le mythique Massey Hall.
Après s’y être produit à de nombreuses reprises depuis les années 1970, il y a donné son 160e concert en novembre 2016. Il détient toujours le record du plus grand nombre de spectacles au Massey Hall donnés par un artiste solo. Il n’est donc pas surprenant que Gordon Lightfoot ait été le dernier à se produire sur la scène du Massey Hall avant que la salle ne ferme pour des rénovations de plusieurs millions de dollars, en 2018.
En savoir plus à propos de Un dernier tour de piste au Massey HallVous pouvez vous promener dans les environs, mais ici, à Massey Hall, je suis chez moi.
—Gordon Lightfoot
Photo de Boris Spremo, avec l’aimable autorisation des archives photographiques du Toronto Star
Pour la génération de Canadiens qui a grandi dans les années 1960 et 1970, [Gordon Lightfoot] est l’équivalent musical du sirop d’érable et de la Police montée, un gars qui a non seulement représenté le Canada à un moment charnière de son histoire culturelle, mais qui est en fait devenu sa voix.
— Joel Rubinoff, Toronto Star, novembre 2016
Explore à fond
Nicholas Jennings. Lightfoot. Toronto : Penguin Random House Canada, 2017.
Stuart Henderson. Making the Scene : Yorkville and Hip Toronto in the 1960s. Toronto : University of Toronto Pres, 2011.